La saison NBA 2024-2025 restera dans les mémoires pour de nombreuses raisons : l’émergence de nouvelles stars, des rebondissements inattendus dans les classements, mais aussi pour les sacrifices consentis par certains vétérans. Parmi eux, Paul George, désormais ailier des Philadelphia 76ers, a récemment confié avoir joué de nombreux matchs malgré des douleurs chroniques, dans une déclaration poignante où il admet que cela était allé « trop loin » – Got Too Far.
Cette révélation éclaire d’un nouveau jour la saison tourmentée du joueur, souvent critiqué pour son rendement en baisse, sans que l’on sache jusqu’à quel point il souffrait réellement. Aujourd’hui, Paul George lève le voile sur un combat silencieux, personnel, mais profondément professionnel.
Un début de saison déjà compliqué
La saison de Paul George a mal commencé. Dès la pré-saison, une hyperextension du genou gauche l’a contraint à manquer les cinq premiers matchs. Bien que cette blessure ait été considérée comme mineure à l’époque, elle a posé les fondations d’un enchaînement de complications physiques qui allaient jalonner toute son année.
Peu de temps après son retour, George a commencé à souffrir de douleurs musculaires à l’aine, suivies de problèmes articulaires au genou et à la main. Ces douleurs, parfois tenues secrètes pour ne pas alarmer le staff ou les médias, ont pourtant affecté la fluidité de son jeu, son explosivité, et sa confiance sur le terrain.
Jouer malgré la douleur : un acte de foi
Dans une déclaration forte faite après l’annonce de son arrêt définitif pour la saison, Paul George a avoué :
« Je voulais jouer. Je me disais que je devais continuer. Je pensais que si je pouvais supporter la douleur, je ne trahissais pas l’équipe. Mais c’est allé trop loin. »
Ce « Got Too Far » symbolise bien plus qu’un simple aveu. C’est le résumé d’une saison d’abnégation, durant laquelle le joueur a préféré recevoir des injections, des traitements quotidiens, et sacrifier sa récupération pour tenter de rester disponible. Ce choix, bien qu’admirable sur le plan moral, a entraîné une dégradation progressive de sa condition physique.
Il est rapporté qu’il s’est parfois levé le matin avec des douleurs insoutenables, rendant même les échauffements pénibles. Pourtant, il s’alignait soir après soir, essayant de masquer son inconfort pour ne pas pénaliser son équipe.
Une fin de saison abrupte mais inévitable
Le 17 mars 2025, les Philadelphia 76ers ont officiellement annoncé que Paul George manquerait le reste de la saison. Après plusieurs consultations médicales et tentatives de traitement, il est apparu évident que son corps ne répondait plus aux sollicitations. Le joueur souffrait d’une inflammation de l’adducteur gauche combinée à une aggravation des douleurs au genou, empêchant toute poursuite raisonnable de la compétition.
La franchise a alors pris la décision, avec l’accord du joueur et de ses agents, de le mettre en repos complet, avec une rééducation progressive prévue sur plusieurs mois.
Performances en demi-teinte, contexte méconnu
Au cours des 41 matchs qu’il a disputés durant la saison régulière, Paul George a affiché des moyennes de 16,2 points, 5,3 rebonds et 4,3 passes décisives par match. Des statistiques respectables pour la plupart des joueurs, mais jugées en deçà pour un joueur de son calibre, souvent attendu autour des 22-24 points par match.
Mais avec le recul, ces chiffres prennent une toute autre dimension. Il est désormais évident que Paul George n’était jamais à 100 % de ses capacités physiques, et que ses prestations ont été entachées par les douleurs constantes, les restrictions de mouvements, et une usure mentale difficile à mesurer.
Un exemple de résilience… et d’alerte
Le cas Paul George remet sur le devant de la scène une question souvent soulevée : jusqu’où un joueur professionnel doit-il aller pour satisfaire aux exigences de son contrat et de son équipe ? Si la volonté de se surpasser est louable, elle peut aussi mener à des blessures irréversibles, à des carrières raccourcies, et à des séquelles post-carrière.
George, avec honnêteté et lucidité, reconnaît que l’envie d’aider son équipe a fini par lui nuire. Il devient alors un exemple, non pas de faiblesse, mais de courage mal orienté, dans un système où la pression médiatique, les attentes des fans et l’engagement personnel poussent parfois les athlètes à ignorer les signaux d’alerte de leur corps.
Quelle suite pour Paul George ?
À 35 ans, Paul George reste un joueur de grande valeur, mais son avenir dépendra désormais de sa récupération et de la gestion médicale des prochains mois. Les 76ers comptent encore sur lui pour apporter son expérience et son leadership, mais il est probable que son temps de jeu soit limité à l’avenir, avec un rôle plus stratégique.
Une décision sera également attendue quant à la suite de sa carrière. Continuera-t-il à jouer à haut niveau ou se tournera-t-il vers un rôle de mentor ou de joueur de rotation ? Tout dépendra de l’évolution de son état de santé.
Conclusion
La saison 2024-2025 de Paul George restera comme l’un des chapitres les plus durs et révélateurs de sa carrière. Entre volonté de bien faire et douleur ignorée, il s’est battu contre ses limites dans un acte d’amour envers son équipe. Mais cet effort l’a mené trop loin, selon ses propres mots : Got Too Far.
Ce témoignage est un rappel puissant de l’humanité des athlètes professionnels, souvent perçus comme des machines, alors qu’ils endurent des souffrances physiques et psychologiques que peu de gens peuvent imaginer. Paul George sort grandi de cette épreuve, non pas en tant que simple basketteur, mais en tant qu’homme ayant reconnu ses failles et partagé son combat.