Alors que la Draft NBA 2025 s’approche à grands pas, le nom d’Egor Demin revient régulièrement dans les conversations des recruteurs et des analystes. Le jeune meneur russe, formé au Real Madrid puis révélé aux États-Unis sous les couleurs de Brigham Young University (BYU), fait partie des prospects internationaux les plus intrigants de sa génération. Sa taille exceptionnelle pour un meneur, sa vision du jeu et sa capacité de passe font de lui un joueur au potentiel considérable.
Mais malgré l’enthousiasme général, certains observateurs appellent à la prudence. C’est notamment le cas d’un expert NBA américain qui, dans une tribune remarquée, a estimé que les Chicago Bulls n’avaient pas besoin de recruter Egor Demin, le qualifiant même de « clone » de Josh Giddey, un joueur déjà présent dans l’effectif. Selon lui, le recrutement de Demin constituerait une erreur stratégique, et n’apporterait pas les réponses aux véritables besoins de la franchise.
Qui est Egor Demin ?
Egor Demin est un joueur russe de 19 ans mesurant 2,06 mètres, un gabarit rare pour un joueur évoluant principalement au poste de meneur ou arrière. Il s’est illustré dans les rangs du Real Madrid avant de rejoindre le championnat universitaire américain où il a disputé sa première saison à BYU. Rapidement, il a affiché des statistiques solides avec une moyenne de :
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10,6 points
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5,5 passes décisives
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3,9 rebonds
Il a été nommé dans la All-Freshman Team de la Big 12 Conference, confirmant sa place parmi les meilleurs rookies internationaux évoluant sur le territoire américain.
Son style de jeu, fondé sur la lecture du jeu, la distribution, et une vision périphérique élite, en fait un joueur particulièrement attractif dans la NBA moderne. Mais c’est précisément ce profil qui, selon certains experts, le rend redondant dans certaines équipes, notamment les Chicago Bulls.
Josh Giddey : un profil déjà similaire à Chicago
L’argument principal avancé par l’expert en question est que les Bulls possèdent déjà un joueur au profil similaire : Josh Giddey. Également grand pour un meneur, Giddey est connu pour ses qualités de passe, sa capacité à organiser le jeu, et son manque de vitesse explosive ou de tir extérieur fiable.
Demin, dans ce contexte, serait perçu comme un « clone fonctionnel » de Giddey. Autrement dit, il offrirait les mêmes forces mais traînerait les mêmes lacunes :
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Faible efficacité au tir extérieur
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Difficulté à se créer son propre tir
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Manque de puissance physique pour attaquer le cercle
Pour une franchise comme Chicago, qui cherche à diversifier son jeu offensif et à améliorer la polyvalence de son backcourt, intégrer deux joueurs au profil aussi proche pourrait nuire à la complémentarité de l’effectif.
Un problème de redondance et de stratégie
Recruter Egor Demin reviendrait donc, selon l’analyse proposée, à renforcer un secteur déjà saturé de compétences similaires. Dans un contexte NBA où chaque franchise tente de maximiser sa flexibilité tactique, ajouter un joueur dont les qualités sont déjà incarnées par un autre coéquipier n’apporterait que peu de valeur ajoutée.
Le problème ici n’est pas le talent de Demin, mais le besoin réel de Chicago. Ce que l’équipe cherche aujourd’hui, c’est :
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Un scoreur extérieur capable de punir à trois points
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Un défenseur d’élite sur les lignes extérieures
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Un créateur capable de casser les lignes par le dribble
Or, Demin, à ce stade de sa carrière, n’offre pas encore ces garanties. Il reste un distributeur de jeu passif, excellent dans un système bien rodé, mais limité dès qu’il faut improviser ou générer une attaque par lui-même.
Les faiblesses actuelles d’Egor Demin
Bien que très prometteur, Demin affiche plusieurs faiblesses notables qui freinent son ascension vers un rôle immédiat de leader NBA :
1. Faible réussite à trois points
Son pourcentage au tir à trois points à BYU n’a été que de 27,3 %, un chiffre insuffisant pour un joueur qui évoluera en NBA face à des défenses resserrées et très physiques.
2. Difficulté à créer son tir
Demin dépend encore fortement du système pour obtenir des tirs ouverts. Il a du mal à générer des opportunités par lui-même, ce qui est un handicap majeur dans une NBA de plus en plus centrée sur l’isolation et le un-contre-un.
3. Limitations physiques
Malgré sa taille, il manque de puissance dans ses pénétrations, se faisant souvent contenir par des défenseurs plus athlétiques. Son jeu au contact reste à développer, tant offensivement que défensivement.
Ce que Chicago doit vraiment cibler
Pour progresser dans la Conférence Est, les Chicago Bulls doivent résoudre plusieurs problématiques urgentes :
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Solidifier leur défense intérieure
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Améliorer leur tir longue distance
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Trouver un playmaker explosif, capable d’aller au cercle et de marquer sous pression
Dans ce cadre, Demin ne répond à aucun de ces besoins prioritaires. Recruter un joueur comme lui risquerait non seulement de freiner sa propre progression (par manque de temps de jeu pertinent), mais aussi de ralentir l’émergence de Josh Giddey, avec lequel il partagerait un rôle similaire.
Conclusion
Bien qu’Egor Demin soit un prospect international de très haut niveau, tous les contextes d’équipe ne lui sont pas favorables. L’analyse de l’expert américain met en lumière une réalité tactique et structurelle : les Chicago Bulls, avec Josh Giddey déjà en place, n’ont pas besoin d’un profil identique.
Recruter Demin serait peut-être un pari de potentiel, mais pas une réponse immédiate aux carences de l’effectif actuel. Dans une NBA où chaque choix de Draft est précieux, la complémentarité doit primer sur la simple accumulation de talents. Pour le jeune russe, d’autres franchises – à la recherche d’un meneur grand, pass-first et intelligent – pourraient constituer un environnement plus adapté à son développement.